dimanche 31 août 2014

Apprenons ensemble à trier !

S'il y a bien un domaine où la Suisse est fidèle à sa réputation - organisation, propreté - c'est dans la gestion des déchets.

Avant, il n'y encore pas si longtemps de cela, on jetait tout et n'importe quoi et un camion passait 2 fois par semaine, devant notre porte, s'il vous plaît.  Des scouts passaient chercher vieux papiers et cartons régulièrement, peut-être 3-4 fois l'an, je n'en ai qu'un vague souvenir. Ensuite, on a mis à notre disposition des déchetteries, des bennes à papier - dans lesquelles le carton n'était plus autorisé - des bennes à trous pour le verre vide - blanc, vert, brun. Une association de consommateurs récupérait l'alu et nous aidait à comprendre ce qui devait être jeté et ce qui pouvait leur être recyclé. Nous nous sommes pliés aux exigences, bien conscients que nous n'en faisions jamais assez, les médias nous le rappelaient, il fallait trier davantage, pourcentages à l'appui.

Le verre, c'est facile et nous utilisons ces containers depuis longtemps
Et puis, nous avons passé à la vitesse supérieure. Pour nous inciter à mieux recycler, on nous a collé une taxe annuelle par habitant. Gérer les déchets coûte, il faut payer. Et surtout, cela éviterait la taxe au sac, un argument de poids. Peu à peu, les camions poubelles ont changé leurs habitudes, plus besoin d'horaires fixes puisque des containers semi-enterrés étaient en train d'être installés pour avaler nos poubelles. Nous étions dans un quartier test, nous avons eu droit à une séance d'information avec un politicien en charge du dossier et le chef de la voirie.

Des petites déchetteries ont poussé dans tous les quartiers
en notre absence
Mais ce n'était pas terminé. Le système n'était pas encore au point. Une grosse déchetterie avait vu le jour, on devait s'y rendre en voiture pour y déposer cartons, piles, objets encombrants, vieilles peintures, appareils électroniques. Elle a été victime de son succès, certains jours il y avait des bouchons là autour. Les employés nous guidaient, nous refilaient un coup de main, c'était social et bon enfant.


Alors qu'une nouvelle déchetterie voyait le jour, à partager avec nos voisins de la ville du Locle, ce qui devait arriver arriva : la taxe au sac a été annoncée et rapidement mise en pratique, le principe du pollueur-payeur. Inciter le bon peuple à limiter et à trier un maximum ses déchets. Sans que l'impôt ne soit supprimé, tiens donc ! Les Romands qui résistaient depuis des années à la taxe au sac passaient à la casserole début 2012. On les avait menacé d'ouvrir les poubelles pour retrouver les fraudeurs, ceux qui n'utilisaient pas les sacs officiels dont le prix est augmenté d'une taxe fixée par la commune. 

L'entrée de notre nouvelle déchetterie,
attention nous sommes filmés
Nous nous mettons au pas, gentiment. Nous avons reçu un mode d'emploi en 8 langues, que nous essayons de suivre scrupuleusement. Nous n'avons pas toujours la même appréciation de ce qui est encombrant, par exemple. Pour moi, dès que je n'ai plus besoin ou envie d'un objet, il devient encombrant, au chemin, loin de ma vue, objet encombrant. Un carton vide devient très vite encombrant, on imagine bien l'encombrement occasionné par nos 67 colis. Or, dans cette catégorie, on ne peut en théorie faire appel au service que pour des meubles et des gros objets électriques. En théorie... Les cartons, il faut les apporter soi-même à la déchetterie intercommunale, qui porte bien son nom puisqu'elle se trouve entre 2 communes. Ils font comment ceux qui n'ont pas de voiture ? Ont-ils le droit d'être plus rapidement encombrés que les autres ?

Nous avons appelé, un camion est venu chercher ces déchets
(encombrants...)
A force de voyage à la déchetterie, nous avons trouvé quelques combines. Par exemple, apporter des bouteilles et autres objets en plastique. Il paraît que ça, ce n'est pas autorisé, il faut les mettre dans un sac officiel. Tant qu'on peut glisser l'objet dans un sac de 120 litres... Mais ça devient un objet encombrant, et puis une bouteille ou une pile va aussi dans un sac... Et l'idée d'inciter la population à limiter et à trier un maximum ses déchets, elle devient quoi dans tout cela ? Je peux faire preuve de mauvaise volonté quand je me laisse aller. Ou est-ce quand je questionne une logique boiteuse ? 

Parfois il n'y a pas assez de place de parking. Une amie m'a dit
que c'était l'endroit où aller le samedi.
Jeter c'est aussi social !
Mes recycleuses chinoises me manquent, elles qui venaient chercher les objets encombrants et me remerciaient chaque fois que je leur apportais un sac d'alu, de papier ou de plastique...
Recyclage de vêtements, de plastiques, de PET, de piles
d'appareils électriques, de carton... tout est numéroté.
Quand on hésite un employé nous lance : "Dans la 7!"




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