Mufi sur son chasse-neige |
Je sais, pas besoin de me le rappeler, j'ai déjà parlé des beautés de l'hiver, de ses spécificités à 1000 m d'altitude. Si j'habitais au bord de la mer, je parlerais de vagues, si j'étais au bord d'une rivière, de pêche à la ligne... Mais voilà je suis en montagne et il neige. Enfin, je trouve que c'est un peu le yoyo. Depuis l'autre billet, la neige a fondu, on croyait déjà à l'arrivée du printemps. Et il s'est remis à neiger, jusqu'en plaine... ma mère disait que pour vivre ici il fallait avoir le caractère mieux fait que la figure.
Il y a un aspect dont je n'ai pas parlé, mais qui mérite de l'attention et du respect : notre discipline. Parce qu'il en faut pour juguler la neige. D'abord il y les hommes de la nuit, ceux qui se réveillent à 2 heures du matin et sortent de chez eux dès 3 heures pour transformer ce qui ressemble à des patinoires et pistes de ski en routes et trottoirs. Quand nous nous réveillons, on les entend, on voit les gyrophares orange luire dans la nuit.
Déneigement public-privé
Et puis il y a aussi nous, les habitants, ou devrais-je dire les automobilistes. Parce que pour dégager les routes, il faut qu'elles soient vides de voitures. En ville, on est soit sur une rue interdite de parcage la nuit, soit de 8 à 11 heures. C'est comme ça, on ne discute pas. Alors le soir, on scrute le ciel : neigera ? neigera pas ? Bien sûr, il y a les chanceux qui ont un garage, et ceux qui préfèrent pendant quelques jours utiliser les parkings des supermarchés; mais là aussi, il faut déguerpir à 7 heures du mat.
Et puis certains soirs sont traîtres, ils nous jouent le grand jeu de la nuit étoilée. Le lendemain, tout est blanc. Dans la rue, on retrouve ses voisins qui ont eux aussi glissé une doudoune sur leur pyjama, mais il arrive qu'on ne retrouve plus la voiture. Perdue dans les neiges ? Peut-être ou à la fourrière avec une jolie amende en prime !
Et si elle n'est pas à la fourrière, il faut avancer icognito car tout le voisinage peste en regardant notre voiture ventouse qui rétrécit la largeur de la route. Pour éviter cela, la ville a mis en place une campagne depuis le début de l'hiver pour informer tous les automobilistes des sanctions à l'égard de ceux qui ne respecteraient pas les mesures hivernales. Une campagne souriante, un renne sympathique pour des affiches et un clip :
Quelques chiffres :
- En 2012-3, il y a eu 21 sorties (= nuits où les rues ont été déblayées), 2500 contraventions et 850 véhicules en fourrière.
- En 2013-4, que 3 sorties, 610 contraventions et 230 mises en fourrière.
- Le prix d'une mise en fourrière est de 450 francs, 350 pour le dépanneur, 100 pour les frais à la ville et 50 par jour supplémentaire. Et l'amende.
- La ville propose d'informer les automobilistes par SMS. Il y a actuellement 2350 abonnés à ce service gratuit.
Cette année, je m'amuse beaucoup à photographier les voitures enneigées. Forcément j'ai passé dans la catégorie piétons.
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