Aujourd’hui les gares se transforment jusqu’à devenir,
dans les grandes villes, de véritables centres commerciaux avec leurs
galeries marchandes ouvertes tous les jours et tardivement. Comme la
gare Cornavin de Genève qui vient de faire peau neuve, en attendant la
réfection des gares de Lausanne, de La Chaux-de-Fonds ou de Vallorbe.
Pour le reportage radio complet de Christophe Canut, c'est ici.
" Le nouveau visage de la Place de la Gare, un lieu de vie pour tous : Une Place de la Gare plus vivante, plus arborisée, plus belle, plus accueillante, plus sûre, harmonieusement partagée entre tous ceux qui s'y déplacent : piétons, voitures, vélos et transports publics. Ce projet constitue l'aboutissement de plusieurs années de réflexions et de concertation au sujet d'une place dont la valeur, l'intérêt et la représentation ont varié au fil du temps et au gré des individus. Le réaménagement de la Place de la Gare s'inscrit parfaitement dans la politique de développement urbanistique et économique de la Ville, notamment au vu de sa volonté de densifier le centre-ville, de développer le nouveau quartier Le Corbusier – notamment au travers de l'accueil du futur Tribunal unique – et de dynamiser l'ensemble de son tissu urbain et socio-économique en préparant l'arrivée du RER neuchâtelois. Les autorités souhaitent redonner à ce lieu son rôle de porte d'entrée et de carte de visite de la troisième ville de Suisse romande et l'ouvrir à la cité, que ce soit au Nord et à l'Est avec le Pod et le centre-ville, ou en Ouest avec le nouveau quartier Le Corbusier. Mais surtout, elles souhaitent que cette place de transit devienne aussi, grâce à ce projet, un véritable lieu de vie pour toutes les personnes qui vivent et se déplacent à la Chaux-de-Fonds."
Pour l'instant, malgré le mot d’accueil Bienvenue en gare qui figure en ouverture du règlement
intérieur de la gare, cet espace public, semble ouvert à tous, aux voyageurs aussi bien qu’aux
"marginaux". Pourtant, depuis quelques mois, les CFF ont décidé de diffuser de
la musique classique afin de dissuader certains de s’installer
durablement dans le hall d’entrée.
Alors c'est ça, l'évolution d'une société. Au risque de paraître nostalgique, je me souviens de cette gare de mon enfance. Nous attendions le train sur les bancs de bois de la salle d'attente où se trouvaient des gens pour le prochain train ou le suivant ou le suivant du suivant. Juste à côté se trouvait le buffet, que dis-je, les buffets. La 1ère classe sur 2 étages avec ses nappes en tissu, la classe qui a survécu de quelques années à l'autre, la 2ème, forcément. Bien glauque dans mes souvenirs d'ado. On y fumait même quand on était non-fumeur, c'est là que les couche-tard croisaient les lève-tôt pour le même café, celui qui hérisse les cheveux sur la tête. On y restait, peut-être longtemps avec une bière ou un canon de rouge. Beaucoup se connaissaient. Est-ce pour un kiosque-supérette qu'il a disparu ? En tous cas, pour un commerce qui doit être rentable, un endroit où l'on ne reste plus. D'ailleurs, il n'y a plus d'endroit où l'on peut se poser, les bancs du hall n'existent plus depuis quelques années, depuis que le hall n'est plus d'accueil. Il faut que ça circule, que ça bouge... Tant pis pour les marginaux qui venaient ici et qui faisaient peur à certains. Ravel et son boléro se chargent de les chasser. Mais qui dit que les marginaux n'aiment pas Ravel ou Mozart ?
En prenant cette photo (à la sauvette), j'aurais pu être inquiétée, selon l'article 9 du règlement. |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire