mercredi 6 août 2014

Retour pluvieux, retour heureux ?

Une image que l'on a volontiers de la Suisse : sommets enneigés.
air pur... Heureusement, ce n'est pas que cela, c'est ce que
nous allons voir
A peine arrivés sur ce que nous nommons "le plancher des vaches", nous avons dû nous positionner : étions-nous heureux de revenir "à la maison" ou étions-nous nostalgiques d'avoir laissé derrière nous les lumières et la folie des grandeurs ? Que dire ? Oui et oui, certainement. Ou était-ce non et non ? Ou alors un peu des deux, à doses variables, selon le temps, selon les moments, selon les occupations... Et c'est là, exactement là, que je me mets à casser les pieds aux gens, je ne peux jamais me contenter d'un réponse brève, oui ou non. Avec moi, c'est toujours "cela dépend". C'est comme ça. 

Un accueil digne de stars, des visages souriants, des fleurs,
une cloche tonitruante, des enfants, des amis, c'est le retour au pays !
C'est vrai ça, comment peut-on digérer un tel bond si rapidement ? Comment superposer des photos dont les couleurs, les formats et les technologies ont peu en commun, Shanghai (Chine) et La Chaux-de-Fonds (Suisse), 25 millions de pékins contre quelque 37 000 quidams. Des surprises et des incompréhensions au quotidien, des remises en question permanentes, des petits bonheurs et des grands rires, à doses égales, parce que je m'étais habituée à ceux de Shanghai, alors que ceux de ma ville natale, du pays dont je porte le passeport me surprennent soudain.

Quand on s'en va quatre ans, même si tout ce qu'on laisse derrière soi nous paraît immuable depuis un autre continent, on constate au retour des changements d'habitudes, de fonctionnements, on les questionne, on se met à les comparer avec le quotidien que nous venons de quitter et qui commençait à bien nous aller. Les pratiques, les manies, les usages suisses, que je porte profondément en moi, qui m'ont formée et formatée, viennent d'être mis à mal, pesés, soupesés, parfois rejetés, mes valeurs ont changé. Je pensais mettre de côté l'habitude d'écrire des pages de blog, je croyais que j'en serais soulagée de ne plus avoir cette "obligation". C'est le contraire qui se passe. Commenter mes observations me manque, je l'ai fait dans le vide pendant un mois, en vidant ma valise, en brassant la poussière dans mon grenier, en attendant une intervention médicale, ..., je marmonne, je ronchonne, mais il n'en reste aucune trace. Je ne sais plus si je tourne en rond et me répète ou si j'avance dans mes réflexions. Depuis une semaine, j'ai remis mon appareil photo dans mon sac dès que je sors de chez moi, il est aussi sous la main à la maison, je garde à nouveau des articles de journaux qui pourraient alimenter un blog. J'écoute, je regarde et je construis déjà des débuts de pages, la liste de ce que je vais entreprendre s'allonge... le virus a traversé la Chine d'est en ouest, a survolé les steppes russes, a survolé la Pologne et l'Allemagne pour arriver ici, comme moi. Le virus est en moi, j'en ai bien peur, j'en suis heureuse.

Notre Palais du Peuple à nous, notre Maison Blanche située
dans notre capitale fédérale, Berne : le Palais Fédéral
C'est reparti...
Il suffit de lever le nez pour (re) découvrir des immeubles
qui méritent bien un coup d’œil !
Pour lire et relire Mon Oeil en Chine, c'est ici

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