lundi 30 mars 2015

Caritas



Caritas Suisse est une œuvre d’entraide de l’Église catholique suisse, fondée en 1901. Caritas assiste en Suisse les personnes dans le besoin ainsi que les requérants d’asile et les réfugiés. A l’étranger, elle est active dans plus de 40 pays, où elle mène près de 350 projets d’aide au développement. Elle fournit par ailleurs une aide d’urgence en cas de catastrophe.

Selon des données publiées fin mars 2012 par l’Office fédéral de la statistique (OFS), la Suisse comptait 586'000 pauvres en 2010.  On dit que une personne sur treize est touchée par la pauvreté en Suisse. En 2010, le pourcentage de personnes vivant sous le seuil de pauvreté (2243 francs par mois selon l’OFS) s’élevait à 7,8%.

Depuis vingt ans, les Épiceries Caritas offrent une bouffée d’oxygène aux personnes qui peinent à boucler les fins de mois. En proposant des produits, moins chers que dans les commerces ordinaires, elles permettent de répondre à un besoin social lié à la précarité d’une partie de la population. En 2014, le chiffre d'affaires des 24 Épiceries a augmenté de 19%. Elles ont vendu 
- plus d'un million de litres de lait
- 80 000 litres d'huile
- 250 000 kg de farine
- 130 00 kg de sucre
- 120 000 kg de pâtes...


Les Épiceries garantissent la vente de produits de base : riz, sel, beurre, yaourts, fromage, charcuterie, ainsi que fruits et légumes frais. Selon les arrivages, d’autres produits viennent compléter le choix dans le magasin. Les étagères sont bien achalandées, et pas seulement en produits alimentaires. Il y a là des détergents, des déodorants, savons et shampoings, des couches mais aussi des sacs, des serviettes ou encore des colliers… Les produits proviennent essentiellement d’excédents de production, de séries endommagées ou de liquidation des grands distributeurs. Ils sont acheminés directement à la centrale Caritas qui les répartit ensuite entre les Épiceries Caritas de Suisse. Certains produits viennent également de producteurs ou de distributeurs locaux. Les prix sont maintenus de 30 à 50% moins chers que dans les commerces ordinaires. Mis à part les produits de base, les fruits et légumes sont également vendus au prix d’achat. Cela a été rendu possible grâce à un projet lancé en 2010 et financé par Promotion Santé Suisse, une fondation soutenue par la Confédération qui s’emploie à améliorer la santé des citoyens.
Il y a parfois des décalages saisonniers. Avant Noël, le chocolat se faisait rare, alors que les étals en ont été pleins après les Fêtes. A l’approche de Pâques, c’est un peu mieux, il peut y avoir quelques lapins dans l'assortiment.

 " Au maximum dix litres par jour et par famille ", est-il écrit sur la pile de briques de lait. L'objectif est d’aider le plus grand nombre de personnes et il peut donc arriver qu'il faille limiter les achats de certains clients. C’est par exemple le cas pour les boîtes de thon, qui partent à une vitesse folle...
Tout le monde ne peut pas avoir accès aux magasins. Il faut présenter une carte d’achats délivrée par un service compétent. Dans un souci de justesse des prestations et de non-concurrence aux autres commerces, seules les personnes en situation de précarité sont autorisées à faire leurs achats dans les Épiceries Caritas. En moyenne, le magasin Caritas de Neuchâtel accueille près de 70 clients par jour. Celui de La Chaux-de-Fonds, qui vient juste d’être agrandi, une centaine.

Certaines épiceries de Caritas font par ailleurs office d’instrument de réinsertion professionnelle. A l’exception du gérant, certains magasins fonctionnent avec des volontaires ou des personnes qui dépendent de l’assistance sociale.

Le restaurant social Caritas a ouvert en décembre 2012. Il propose un repas de midi à 5 francs.
La formule a eu du succès dès le départ. Caritas entend désormais mettre en place
des activités en dehors du repas de midi, en collaboration avec
les autres associations culturelles présentes dans la maison du Pantin.
https://www.caritas.ch/fr/accueil/

mercredi 25 mars 2015

Qu'est devenu le carnaval de la Tchaux ?


Venise, Rio, Nice, La Nouvelle Orléans, Notting Hill... en Suisse, Bâle, Lucerne, Bellinzone... n'en jetons plus ! Liés généralement à la fête chrétienne de Mardi gras, les carnavals sont un type de fête relativement répandu en Europe et en Amérique. Ils consistent généralement en une période où les habitants de la ville sortent déguisés, masqués et/ou maquillés et se retrouvent pour chanter, danser, faire de la musique dans les rues, jeter des confettis et serpentins, défiler, éventuellement autour d’une parade. Une définition Wikipedia qui correspond bien à ce que je connais... sauf que le carnaval de la Tchaux n'est même pas mentionné dans l'interminable liste.

J'ai retrouvé la satire qui avait manqué lors des dernières éditions que j'avais vues:
Elle n'a pas été récompensée lors du classement des cliques
Le mot carnaval apparaît sous cette forme en français  pour exprimer le sens de fête donnée pendant la période du carnaval. Il vient de l'italien carnevale ou carnevalo. Il a pour origine carnelevare, un mot latin formé de carne (viande) et levare (enlever). Il signifie donc littéralement entrée en carême.

Ambiance pendant la mise en place du cortège
Dans le christianisme, le carnaval marque la dernière occasion de célébration des aliments gras et autres avant le début du Carême. La période entre le début du Carême et Pâques est de quarante jours. Aucune fête ne doit avoir lieu, et les gens doivent s'abstenir de manger des aliments riches, tels que viande, produits laitiers, graisses et sucre. Les quarante jours du Carême, rappelant le récit biblique des quarante jours que Jésus passa dans le désert, servent à marquer une certaine période où le croyant chrétien se tourne vers Dieu et la discipline religieuse. Dans les jours précédant le Carême, il y aurait lieu de consommer tous les aliments et boissons riches en graisse, en sucre ou aux œufs. La tradition de cette consommation importante d'aliments avant le début du Carême serait censée être à l'origine du carnaval. Toujours sur Wikipedia. Et dire que certains critiquent les pratiques des musulmans...













J'apporterais toutefois un petit rectificatif. A la place de christianisme, j'utiliserais plutôt catholicisme. Chez les protestants (réformés, un peu austères que l'on trouve par ici), pas de Carême, on ne fait pas trop la fête, du coup pas besoin de se priver avant Pâques. Et pourtant, nous fêtons le carnaval. Comme la fête n'a pas le sens religieux habituel, notre carnaval a pris un autre sens : l'arrivée du printemps.

Ces deux-là ne le savent pas encore, ils vont être brûlés pour
signifier la fin de l'hiver


Est-ce la pluie qui a retenu les habitants chez eux jusqu'à l'heure du cortège
ou le manque d'intérêt ? Il paraît que nous étions environ 5000, deux fois
moins nombreux que lors des deux dernières éditions.

L'hiver est définitivement derrière nous...
même si la neige est annoncée !

Quelques images du "concert monstre". Il paraît qu'il devait se terminer à 21h.
Tu parles d'une fête...

La fête a duré jusqu'à deux heures du matin dans les bars où sept cliques se sont succédé. Mais la ville était tout de même bien calme, même si le comité a déclaré que la 37e édition avait bien vécu. Je suis un peu nostalgique d'avant, quand on nous prédisait que le carnaval ne survivrait pas puisqu'il n'avait pas d'histoire par ici. Il aurait survécu. Il n'était pas rare que 25 000 spectateurs viennent acclamer le cortège constitué de plus de plus de 20 cliques, que tout ce beau monde reste en ville parce que c'était la fête... Il a fallu des organisateurs qui ont voulu tirer la couverture un peu trop leur côté pour que le public et les commerces lâchent l'affaire.

 "Reste à savoir maintenant si nous pourrons boucler notre budget... Nous ne sommes pas sûrs de toucher la subvention communale. Nous avons été avertis par courrier il y a quelques semaines..." Voir ici pour comprendre le sens de cette remarque, l'histoire a tendance à se répéter. Le nouveau comité a bien du mérite...

 http://www.carnatchaux.ch/

mardi 24 mars 2015

Le soleil a eu rendez-vous avec la lune

(Keystone)
J'ai lu ce titre, je l'ai trouvé beau, je l'ai essayé, il m'allait drôlement bien, je l'ai adopté.

Sans lunettes, sans effets spéciaux, à 9h30 devant chez moi
En 1999, j'étais préparée, j'avais des lunettes, je savais où j'irais observer l'éclipse. En 2015, rien, pas de lunettes, pas de plan... Pire, j'ai failli oublier.

Dans la plupart des régions de Suisse, le ciel était dégagé vendredi matin. Le mieux était de monter en altitude, ça tombait bien, j'y vis. Début à 9h23, fin à 11h43, le Soleil serait le plus obscurci à 10h31, avais-lu. J'ai passé à côté d'une école; les gosses munis de lunettes spéciales fixaient le ciel en s’extasiant. Je n'ai pas osé lever la tête.

(Keystone)
Durant le pic de l'éclipse solaire, la luminosité a diminué. Mais même un peu caché, le soleil a continué à briller et il n'a pas fait nuit. Il fallait toutefois se protéger correctement les yeux pour voir le soleil s'effacer derrière la lune. Il était recommandé d'utiliser des lunettes spéciales. Les magasins et pharmacies qui en vendaient ont d'ailleurs été pris d'assaut, car pas question de recourir à des lunettes d'observation endommagées ou à d'anciens modèles, on ne sait pas s'ils offrent une protection suffisante.

J'avais lu qu'on nous promettait "des flaques de feu, énormes jets et
gaz et matière qui giclent à une distance de 100 à 150 000 kilomètres.
Mais il aurait fallu avoir de filtres et lunettes !

 On a le temps de se préparer pour la prochaine, elle aura lieu en août 2026... et la suivante en 2081 !


Pour des vidéos et des photos de toute la Suisse romande, c'est ici.

vendredi 20 mars 2015

La maison de l'horreur


En août 2014, quelques semaines après mon retour, il y a eu une "affaire" qui a fait la une de notre quotidien local. Je me suis dit que j'allais attendre des développements pour en parler, les infos que nous avions étaient brumeuses, quoique inquiétantes. Et puis plus rien, nada ! Silence... Pourtant, "affaire" il y a. Reprenons la chronologie de cette histoire.


Rue du Doubs 51. Grosse frayeur en décembre 2011 pour les habitants : le nouveau propriétaire a découvert dans un ancien atelier de galvanoplastie, des bacs de produits chimiques qui gisaient là depuis plus de 25 ans. Le service d’incendie et de secours  est appelé pour sécuriser les presque 8 tonnes de produits potentiellement dangereux, les taux de mercure sont 4200 fois au-dessus des normes. Une première phase de recensement et de sécurisation des produits et des locaux permet déjà une diminution des risques environnementaux et sanitaires. L’évacuation définitive des produits est effectuée une semaine plus tard par une entreprise spécialisée.

Et alors ?  Rien. L'affaire du cimetière toxique ne s'est pas terminée avec l'évacuation des déchets. La contamination du bâtiment est élevée et les travaux de dépollution seront lourds et coûteux. Peut-on passer sous silence des taux de mercure et de chrome 6 respectivement 4200 et 1800 fois supérieurs aux normes légales ? Le temps de séjour maximum dans l'atelier est de 15 minutes sans masque intégral, soit avec des cartouches spéciales contre les émanations de mercure. Deux ans après l'évacuation des quelque 10 tonnes de toxiques accumulées sans autorisation durant 50 ans par l'ancien propriétaire décédé en 2011 !

Et alors ? Rien. Ou plutôt si. Le dernier locataire quitte le bâtiment en juillet 2013. Suite à l'intervention de la Caisse nationale suisse d'assurance accident qui a ordonné l'arrêt du chantier, le bâtiment a été placé sous séquestre. Il est désormais interdit d'y pénétrer, ainsi que dans le jardin, également pollué. " Comme le sous-sol, les égouts... Il n'y a jamais eu aucun contrôle."  C'est bien là qu'il faut déterminer les responsabilités, qui passera à la caisse et assumera les centaines de milliers de francs que coûtera la dépollution de l'immeuble, voire sa démolition, sans compter les multiples analyses qui ont dû être effectuées. Une bataille juridique.

Et alors ? Rien. Enfin, presque rien. Les anciens locataires se rassemblent au sein de l'association Pro Doubs 51, pour gagner en visibilité et avertir les citoyens chaux-de-fonniers. Les analyses faites dans l'immeuble voisin, rue du Doubs 53, montrent que les normes en matière de toxiques y sont également dépassées. Décontaminer un tel site, pollué au cobalt, nickel, plomb, zinc, amiante, mercure etc, est-ce possible? " Ça a un coût. L'idée de départ était de démolir l'intérieur du bâtiment sur les deux premiers étages. Mais les analyses montrent que les taux sont aussi importants au dernier étage. La dalle de béton est imprégnée de mercure sur trois centimètres d'épaisseur... Il faudrait une décontamination très lourde, raser la bâtisse et retirer la terre du sous-sol sur au moins trois mètres."
Et alors ? L'inquiétude grandit. Les analyses de l'immeuble voisin potentiellement contaminé seront réétudiées. Si les valeurs mesurées n'ont pas permis de détecter une pollution au mercure, la prise d'un échantillon sur un mur du rez-de-chaussée a en revanche mis en évidence des taux significatifs de chrome, de cuivre, de nickel, de plomb et de zinc Une cartographie de tout le périmètre est exigée. Les autorités assurent suivre avec la plus grande attention l'évolution de ce dossier (...) Le dispositif de ventilation de l'atelier refoulait les vapeurs provenant du bain de dégraissage cyanuré, du bain de chrome, du bain de nickel cyanuré et du bain de cuivre cyanuré en inondant tout le quartier durant des années. 



Et alors ? " Pour en avoir définitivement le cœur net, pour permettre de répondre avec certitude aux interrogations légitimes des uns et des autres, au surplus pour en savoir plus sur les bâtiments de cette époque (début du 20e siècle), nous sommes sur le point de mandater une étude externe qui comparera les taux ''étalons'' mesurés sur [l'immeuble voisin] à des mesures effectuées sur une quinzaine d'autres bâtiments de cette époque. [...] Le contrat sera signé ces tout prochains jours", a indiqué le conseiller communal, soucieux de rassurer la population et éviter les polémiques.

Et alors ? On pourrait s'acheminer vers la démolition pure et simple de l'immeuble Doubs 51, reste à savoir en effet qui paiera la facture. " De concert avec le canton, la ville attend du propriétaire une remise en état garantissant la disparition totale et définitive de toute pollution ", indique le même élu. Mais on imagine aisément que le propriétaire ne pourra pas assumer les coûts de démolition et la perte de son immeuble récemment acquis. S'il ne peut obtenir les subventions de la Ville et l’État qu'il demande aujourd'hui, une faillite sera prononcée et les autorités devront assumer la totalité du coût, qui sera probablement élevé. " Les déchets devront être conditionnés pour être stockés dans des mines de sel en Allemagne, comme pour les produits radioactifs." L'expert indique que l'affaire ne s'arrêtera peut-être pas aux murs de Doubs 51. Selon lui, l'immeuble voisin est aussi contaminé. Quant aux égouts... On ne peut pas passer ça sous silence. Il est en train d'éditer un "passeport toxique" , au bénéfice des gens ayant habité dans l'immeuble ou son périmètre.

Et alors ? Le galvanoplaste décédé n'a pas travaillé seul et dans l'ombre comme le prétendaient en 2011 les autorités pour justifier le manque de contrôle dans l'entreprise. Une des collaboratrices qui a été employée par l'atelier durant 12 ans, de 1974 à 1986, n'était autre que l'ingénieur chimiste, épouse du chimiste communal dès 1977, puis à la tête du Service de l'hygiène et de l'environnement de la Ville de 1988 à 2005. Les époux sont retraités depuis. Les autorités rappellent "[...] que s'il y avait bien une délégation de compétence au Service d'hygiène et de l'environnement de la ville, celle-ci était partielle."

Et alors ? Le Service d'urbanisme fait le point. " S'il n'y avait qu'une chose à retenir, c'est que l'immeuble [voisin] n'est pas pollué. Nous avons eu de vives inquiétudes, mais c'est maintenant avéré de manière scientifique." Ouf...   " Cela n'enlève rien à la très profonde pollution de Doubs 51 ". Que faire d'un tel immeuble? Le Service d'urbanisme considère qu'il n'y a pas de danger sanitaire qui nécessite une démolition immédiate. Des soumissions sont même en cours pour assainir les deux étages, rez-de-chaussée et sous-sol, de l'ancien atelier. Qui payera l'assainissement ? Le seul responsable est mort, les héritiers ne veulent pas assumer cette situation pourrie et la nouvelle société propriétaire refuse de payer. Des années de procédures.

Et alors ? L'immeuble Doubs 51 est toujours interdit accès, on ne sait pas encore s'il sera démoli ou non. Le Service de l'urbanisme et de l'environnement espère en conserver au moins l'enveloppe. Le porte-parole de l'association Pro Doubs 51  regrette que la Ville n'assume aucune responsabilité sanitaire dans cette affaire et indique que deux anciens habitants ont dû être opérés suite à des affections en lien avec la pollution.

Et alors ? Des auditions effectuées par la police, il ressort que personne n'était au courant du stockage de cette quantité de produits chimiques. Les contrôles ont été effectués en bonne et due forme, dans le respect de la législation. Selon l'enquêteur, il ne s'agit pas de blâmer des personnes, mais le système, qui est sans nul doute perfectible.

Et alors ? L'avocat de l'actuel propriétaire de l'immeuble a déposé déjà en octobre 2012 une demande d'indemnisation auprès des autorités cantonales et communales. Cette demande a été rejetée.

Et alors ? Les recours des locataires de Doubs 51 ont été jugés irrecevables par le Tribunal fédéral. L'instance a relevé notamment que les recourants " ne précisent pas en quoi consiste individuellement le dommage qu'ils ont chacun subi ".

Fin de l'histoire 04.10.2014

Et alors ? Rien, plus rien. L'immeuble est toujours debout, on  passe devant, derrière. Certaines fenêtres sont mal calfeutrées... Mais l'histoire n'a pas trouvé d'issue, apparemment. Elle ne fait plus la une depuis longtemps, pourtant la maison est encore contaminée. Attend-on qu'on oublie l'histoire pour revendre l'immeuble et laisser les toxiques envahir le quartier ? A Hollywood, on en ferait un scénario et on engagerait Julia Roberts...


jeudi 19 mars 2015

Tournée de clochers

Le Grand Temple, avec ses 3 cloches, ré3, mi3 et la3,
c'est fou les informations que l'on trouve sur la toile
Le son des cloches m'a manqué quand je vivais à Shanghai. Toute la vie que j'ai passée ici a été rythmée par les cloches des églises et des écoles qui tintinnabulent quart d'heure après quart d'heure, jour et nuit.

L'alignée d'églises de la rue du Temple-Allemand.
Au premier plan le Temple Farel dont les 4 cloches égrènent
les notes réb3 fa3 lab3 réb4
Mais ce n'est pas tout... Chaque jour après le repas de midi, on appelle l'ouvrier à reprendre son labeur. Le samedi à 20 heures sonnantes, la magie opère, les cloches résonnent dans la nuit (quand il fait nuit...).

J'ai d'ailleurs été très étonnée de trouver un règlement précis concernant les carillons. Le voici en résumé, je ne résiste pas...

RÈGLEMENT POUR LA SONNERIE DES CLOCHES

Chaque jour à midi, le dimanche excepté, une cloche moyenne du Grand-Temple et du Temple de l'Abeille seront sonnées pendant 5 minutes.
Chaque jour à 13.15 h., le dimanche excepté, une cloche moyenne du Grand-Temple sera sonnée pendant 10 minutes.
Chaque samedi à 20.00 h., les cloches de toutes les églises seront sonnées pendant 15 minutes.
Le dimanche, les jours de Vendredi-Saint, de l'Ascension et de Noël, les sonneries suivantes sont autorisées pour les cérémonies religieuses :

a) Temples de l’Église réformée
08.20 h., avertissement, 1 cloche moyenne, 5 minutes
09.30 h., culte, toutes les cloches, 15 minutes
11.00 h., catéchisme, cloches petite et moyenne, 5 minutes

b) Temple des Forges
19.50 h., culte, toutes les cloches, 10 minutes

c) Église catholique romaine, Sacré Cœur
10.10 h., messe, toutes les cloches, 5 minutes 

Le Sacré Cœur, dont le clocher renferme
une sonnerie de 4 cloches (si2 do#3 fa#3 sol#3)
d) Église catholique romaine, Notre-Dame de la Paix
09.25 h., messe, 5 minutes
10.55 h., messe, 5 minutes
17.55 h., messe, 5 minutes

e) Église catholique chrétienne
09.30 h., messe, 15 minutes

Le samedi, la sonnerie est autorisée pour la messe de l'église catholique romaine Notre-Dame de la Paix à 17.25 h., pendant 5 minutes et, pour la messe de l'église catholique romaine, Sacré Coeur, rue du Doubs 47, à 13.55 et 17.55 h, pendant 5 minutes.

Le Temple-Allemand était, comme
son nom l’indique, le lieu de culte
de la communauté suisse alémanique
installée dans la région.
Devenu salle
de spectacle, il se révèle être un lieu 
intéressant pour des créations artistiques
originales.
Ses 4 cloches (lab3 sib3 do4 mib4)
ne sonnent plus à la volée,mais tintent
toujours les heures.


A l'occasion de la célébration de mariages religieux, moyennant autorisation préalable, toutes les cloches de l'église concernée, 5 minutes.
A l'occasion de tout culte ou manifestation religieuse, le dimanche ou en semaine, toutes les cloches des églises, moyennant autorisation préalable. 

 Les cloches de toutes les églises seront sonnées
a) Le 1er janvier de 00.00 à 00.15 h. à l'occasion de l'entrée dans la nouvelle année.

b) Le 1er mars de 12.00 à 12.15 h. pour commémorer l'anniversaire de la fondation de la République neuchâteloise. 

c) Le 1er mai à l'occasion de la Fête du travail, durant 15 minutes, avant le début de la manifestation.
d) Le 1er août de 20.00 à 20.15 h. pour commémorer l'anniversaire de la fondation de la Confédération suisse.


Ce sont des horlogers-restaurateurs du Musée international d'horlogerie qui sont chargés de la maintenance des mécanismes. Il faut contrôler l'heure affichée sur le cadran du clocher, la comparer à celle de son smartphone... Et vérifier qu'aucune pièce ne soit cassée ou que les engrenages ne soient trop sales. Le mouvement en fonte est robuste, mais les câbles sont plus délicats. Les conditions météo peuvent aussi provoquer des dérangements. Au passage de l'heure d'été, comme ce sera bientôt le cas, les horlogers doivent passer dans les clochers, et revenir en automne pour l'opération inverse. En plus de leur contrôle mensuel. 

Photo R. Leueunberger, http://www.arcinfo.ch
Les temps changent. Entretenir les mouvements d'origine coûte. Comme je le répète billet après billet, notre ville est fauchée, notre canton a les poches vides. Et les régleurs d'horloge se font rares. Peu à peu, les clochers passent à des mouvements automatiques munis d'un récepteur contrôlé par ondes. Comme partout, on y gagne en efficacité, et on perd les traditions...

Photo R. Leueunberger, http://www.arcinfo.ch
Terminons en musique avec une chanson de circonstance, Les Trois Cloches, écrite par un Suisse célèbre, Jean Villard (dit Gilles) en 1939. J'ai choisi la version originale, celle interprétée par Edith Piaf et les Compagnons de la chanson.


http://quasimodosonneurdecloches.ch/cloches-la-chaux-de-fonds-ne-grand-temple/ 
http://quasimodosonneurdecloches.ch/cloches-la-chaux-de-fonds-ne-temple-farel/

lundi 16 mars 2015

Ludesco kesako ?


C'est marrant comme il se passe toujours quelque chose par ici. Je ne parle pas de magouilles politiques pour une fois. Non, de distractions, de découvertes, d'envies de sortir et d'aller à la rencontre d'autres qui partagent les mêmes intérêts, voire passions. L'avais-je oublié ? Non, j'avais mis cet aspect en veilleuse lorsque j'étais dans une ville de 25 millions d'habitants parce que m'en souvenir m'aurait certainement causé un coup de blues... Mais quel bonheur de retrouver l'envie d'être curieuse.

Ludesco a grandi pendant que je jouais ailleurs. Après 5 éditions, Ludesco est devenu Ludesco, Festival de jeux et d’expériences ludiques! Il fallait voir, il fallait tester, il fallait jouer. Bon, pas pendant toutes les 55 heures d'un week-end, mais le temps d'une soirée.






J'aime jouer, j'ai aimé inventer des jeux ou en adapter, des jeux traditionnels avec plateaux ou cartes, des jeux de rôles, des simulations... Pas étonnant que l'affiche de Ludesco ait attiré mon œil. 



Le site (ici) l'indique, le but est de rassembler des connaisseurs du jeu comme des novices, des passionnés comme des curieux, des jeunes et des moins jeunes, des joueurs d’ici et d’ailleurs. Un éventail de plus de 500 jeux à disposition du public et de nombreuses animations : initiations, tournois, jeux de rôles (pour habitués ou pour néophytes curieux), conférences et workshops !

Découvrir ou faire découvrir. Des professionnels parlent
avec enthousiasme de leurs jeux...















Mississippi - Tales of the Spooky South













Il y a des explicateurs de jeux pour nous guider et nous expliquer les rudiments de nouveaux jeux : plus besoin de passer toute une soirée à déchiffrer des règles opaques sans jouer !


J'ai pu tester Five Tribes, un nouveau jeu qui est arrivé en 2e position du Swiss Gamers Award décerné quelques minutes plus tôt. Différents clubs de jeu ont élaboré un classement réunissant les 5 jeux favoris de leurs membres. Pour les résultats, c'est ici. J'ai aimé jouer avec des gens que je ne connaissais pas. Ensemble, nous avons décoder ce que notre explicateur nous avait ... expliqué, passant très vite au tutoiement.

De société ou ...




... de rôles, qu'importe, le jeu est social





















C'est décidé, l'année prochaine je m'inscrirai à un jeu "grandeur nature", comme The Target, avec mon smartphone... C'est décidé, l'année prochaine je ferai du speed gaming. C'est décidé, l'année prochaine je m'inscrirai comme bénévole. Il faudra que je décide... En 2016, Ludesco aura lieu du 11 au 13 mars.
Record de participation battu, malgré le temps printanier