lundi 13 octobre 2014

Le miracle suisse


" Un excédent commercial de 20 milliards d'euros, 3,5 % de chômage... Il y a bien un miracle suisse, qui séduit de plus en plus d'Européens. " (Ian Hamel, Le Point.fr, 12/02/2014). Le même article mentionne en vrac des entreprises "suisses" florissantes : Nestlé, Novartis, Roche, Glencore, Logitech, Richemont, Swatch, Rolex...


" La Suisse est un pays riche. Par habitant, son produit intérieur brut de 50’000 dollars le place au troisième rang du classement mondial (aux prix de 2012). Tandis que la fortune moyenne se situe à 375’000 dollars, le hissant à la tête de tous les pays; elle est environ cent fois plus élevée qu’en Inde. Neuf et demi pour cent de la population possède une fortune supérieure à un million de dollars et seuls Singapour, le Koweït et le Qatar dépassent un tel montant. " Ça, c'est Avenir suisse que le dit. 

Quelle que soit le type de statistique, la Suisse va bien
Quand je tape GDP, je tombe sur une liste de sites impressionnante; j'ai beau passé d'un site à l'autre, je parviens à la même conclusion : TVB, tout va bien. Je vis dans une pays de cocagne.

On me dit que la richesse, en plus, est répartie de manière plus égale que dans d’autres pays, qu'ici, on sait être discrets, les villas de nord-américaines sont bien plus grandes que celles de la Suisse, le style des couches sociales supérieures de la France ou de l’Espagne plus féodal, le luxe des oligarques russes plus ostentatoire, l’apparence des cheiks pétroliers plus tape-à-l’oeil. Nous sommes riches mais cela ne se voit pas. D'ailleurs l'homme le plus riche de Suisse a été jusqu'à l'année passée lngvar Kamprad, Monsieur Ikea, qui, paraît-il conduisait une vieille Volvo et passait totalement inaperçu. Il est retourné depuis en Suède. 

Il y a aussi des pauvres et cela ne se voit pas non plus. Je ne parle pas des mendiants roumains qui vont et viennent et que je n'ai pas encore vus dans ma ville. Non, je veux parler de ces détenteurs de passeports rouges à croix blanche qui peinent à boucler le mois. Et plus particulièrement des "petits vieux" qui n'ont que leur retraite pour vivre.


On va leur enlever 15 francs de leur argent de poche, les temps sont durs, ma p'tite dame.  Ici, cela se passe ainsi : quand on n'est pas fortuné(e) et quand on n'est plus capable de vivre seul(e), l'état (= les autorités cantonales) touche l'argent de notre retraite et les protestations de notre caisse maladie; en contrepartie, il s'occupe de nous, prend en charge les frais occasionnés par notre séjour en maison de retraite et nous offre même un peu d'argent de poche si l'on est vraiment démuni(e).

Puisque nous n'avons plus le moindre sou, cet argent de poche nous permet de nous offrir des petits extras, comme le coiffeur ou la pédicure et refiler un "petit sou" à nos petits-enfants. Rien à voir avec du luxe. Jusqu'à présent, la somme attribuée aux pensionnaires des homes au bénéfice des prestations complémentaires s'élevait à 275 francs, elle va donc passer à 260 francs. Le chef de l'économie et de l'action sociale défend le budget 2015 du gouvernement cantonal, il précise que ce n'est pas de gaité de cœur qu'il a fallu prendre de telles mesures. Il espère que nos aînés comprendront que les temps sont durs.

Moi, je voudrais leur dire de ne pas comprendre, de se mobiliser, que toutes les cannes et les déambulateurs se retrouvent pour manifester contre cette décision ridicule qui va certes permettre d'économiser 280 000 francs, mais sur un budget 2015 qui se chiffre en millions de francs, n'est-ce pas une très petite goutte d'eau ? Le miracle suisse existe aussi grâce eux, nos aînés.

Moi, je demanderais aussi au gouvernement combien lui coûtent des petites escapades pour faire venir des entreprises étrangères s'installer en terres neuchâteloises, comme ils l'ont fait en 2013 en se rendant en Chine et pour quels résultats ?

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