lundi 22 septembre 2014

Santé !

La clinique de Lausanne dans laquelle j'ai subi
2 interventions dès mon retour. Je me suis sentie très gâtée
de pouvoir m'y faire traiter avec mon assurance de base

Je n'ai pas beaucoup profité de la vue sur le lac Léman
Dire que le système de santé suisse est compliqué serait faux. Il est simplement bizarre et particulier. Il correspond tellement bien à notre mentalité ni-oui-ni-non-bien-au-contraire pour ne fâcher personne. Voyons plutôt (http://www.assurance-info.com/caisse_maladie_LAMal.htm):

















" L’assurance de base garantit à toute personne vivant en Suisse des soins et des traitements médicaux de qualité. L’assurance maladie de base est obligatoire et fournit les mêmes prestations à tous les assurés. Elle couvre les soins ambulatoires dispensés par les médecins de famille ou en hôpital, ainsi que les séjours en division commune dans les hôpitaux du canton de domicile." 








C'est plutôt bien, jusqu'ici plutôt simple. Sans le demander, du moment que nous avions une adresse en Suisse, hop, nous étions assurés à notre descente d'avion. Sans examen, ni de notre dossier ni de notre corps, sans réserve, nous pouvions nous faire soigner. J'avais connu ce système avant de partir en Chine, puisqu'il existe depuis 1994. Je pensais que c'était normal d'être pris en charge. Ailleurs, j'ai vu qu'il en était autrement, rien n'est normal, nous ne sommes pas tous égaux face aux assureurs. Mieux vaut être jeune et en bonne santé. Et homme. Je ne suis ni jeune, ni en bonne santé (forcément vu que je ne suis plus jeune) et certainement pas homme. La liste de maladies et de parties de mon corps qui ne pouvaient entrer en considération (partout où j'avais déjà subi une intervention ou l'intérêt d'un médecin) était très longue. Alors, de me retrouver sans liste m'a rendue terriblement reconnaissante, on admettait une certaine usure de ma carcasse. Mieux, on admettait aussi que je pouvais avoir (eu) une vie de débauche (que j'estime subjectivement modérée).

Eux, des politiciens locaux de droite, ont utilisé
des symboles visuels pour expliquer qu'ils se
sentiraient oppressés par une caisse unique.

Où les choses deviennent étranges, c'est quand on apprend qu'il y a 61 caisses-maladie qui offrent toutes les mêmes prestations, selon le catalogue imposé par la loi. Continuons notre lecture :

" Le choix de l’assureur pour l’assurance de base est libre. L’assureur doit accepter toute personne qui veut s’assurer auprès de lui. L’assureur ne peut faire aucune réserve sur les prestations qu’il fournit à l’assuré. Les prestations de l’assurance de base sont fixées par la Loi fédérale sur l’assurance maladie (LAMal) et son règlement est préétabli. Les prestations de tous les assureurs sont identiques (mais pas au même prix)."

Affiche d'un parti qui se sent obligé, quel que
soit l'objet de la votation, de glisser mot "étranger"
(avec connotation négative) dans sa campagne.
Donc mêmes prestations, mais pas au même prix. Chaque automne, chaque caisse annonce les nouveaux prix à chaque canton. En généralisant, il y a les cantons romands un peu cigales, un peu douillets qui rendent visite à leur médecin pour un rien et les Alémaniques qui mangent leurs 5 fruits et légumes pas jour, les arrosent de breuvages aux plantes médicinales et font en plus du sport d'endurance. Chaque automne, les Romands crient au scandale et les Alémaniques ricanent, c'est de bonne guerre. A la même période, les politiciens cantonaux s'indignent, mais rien ne se passe. L'assuré peut changer de caisse, aller vers une moins chère qui lui offre les mêmes prestations. On trouve même une lettre de résiliation type en ligne. Avouons que changer de caisse chaque année c'est contraignant, surtout pour avoir les mêmes prestations, mais à moindre coût.

(http://www.letemps.ch/Page/Uuid/27f1d030-2a0d-11e4-8ab3-d33d36d7ae61/La_Suisse_al%C3%A9manique_refuse_la_caisse_publique)
Le système suisse est plutôt bien coté. Un récent sondage le place même au 2e rang, juste derrière... le Royaume Uni ! (1. Royaume Uni - 2. Suisse - 3. Suède - 4. Australie - 5. Allemagne & Pays-Bas - 7. Nlle Zélande & Norvège - 9. France - 10. Canada - 11. États-Unis). Pourtant, rien ne va plus. Nous allons voter le week-end prochain sur ce sujet. La question qui nous est posée est la suivante : Acceptez-vous l'initiative populaire "pour une caisse publique d'assurance-maladie ". Autant le dire tout de suite, le Conseil fédéral et le Parlement nous recommandent de rejeter l'initiative. Tout va bien ainsi, pourquoi changer de système ? L'initiative provient de la gauche qui estime que les caisses maladie privées dilapident près de 325 millions de francs en frais de publicité, provenant directement des primes, afin d’assumer notamment les coûts engendrés par les changements de caisses. Les dés sont un peu pipés, je viens de lire que sur un total de 246 parlementaires fédéraux, 36 sont liés au secteur de l'assurance maladie, soit plus de 14% des représentants des deux Chambres. La présence des assureurs est encore plus forte dans les commissions de la santé, où près du tiers des élus disposent de liens avec ce milieu...


Je dois me remettre dans le bain, 4 ans sans voter, j'ai perdu la main. Je ne sais plus lire entre les lignes. Je vois toutes ces pubs pour me faire pencher du côté du "NON", je me dis qu'effectivement, certains doivent avoir des intérêts financiers énormes dans la continuité. Je vais voter "OUI", après tout les assurances sociales - étatiques - fonctionnent bien depuis des dizaines d'années. Une caisse maladie publique pourra tout aussi bien fonctionner selon le même modèle. Je ne vois pas pourquoi une caisse me demanderait CHF 315.40 et une autre CHF 466.90, pour la même couverture (source comparis.ch) !

Rien que pour cette image de propagande d'une autre époque
que je voudrais voir révolue, je voterai OUI !
Résultats le 28 septembre 2014.




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